Reconversion professionnelle réussie : interview d’Alexandre Zurlo fondateur d’HEXACHIP

Interview d’Alexandre ZURLO – Hexachip

Qu’est-ce qui t’a poussé à envisager une reconversion professionnelle après 7 ans en ESN dans le secteur Banque-Assurance et 10 ans dans une start-up IoT ?

Je suis issu d’une famille d’entrepreneurs et de commerçants, c’est dans mon ADN. J’ai toujours eu en tête cette question : « Quel business pourrais-je lancer ? » C’était une question d’opportunité, de timing, de déclic… ou peut-être la crise des 40 ans ? Un alignement des planètes s’est opéré en 2022.

Après plus de 16 ans de salariat, j’ai ressenti le besoin de repartir de zéro une nouvelle fois et de créer quelque chose à mon image.

Le déclic est venu d’un problème concret vécu dans mon ancienne entreprise : la pénurie de composants électroniques. Je voulais proposer une solution coopérative et circulaire pour rendre les industriels européens plus résilients face aux fluctuations du marché et limiter les gaspillages. C’est ainsi qu’Hexachip est né, à l’été 2023.

Pourquoi avoir fait un bilan de compétences ?

Le licenciement économique que j’ai vécu début 2022 a été un électrochoc. À l’approche de la quarantaine, je ressentais le besoin de faire un point sur ma vie professionnelle, de mieux me connaître et de redéfinir ma trajectoire.

Le bilan de compétences m’a conforté dans l’idée que l’entrepreneuriat était la bonne voie pour moi. Cela a été un véritable booster de confiance et de motivation.

Quelles ont été les étapes clés de ton parcours jusqu’à la création de ton entreprise ?

2020-2021 : Pénurie mondiale de composants électroniques (post-COVID).

Septembre 2021 : Décision de fermer l’activité de l’entreprise.

Novembre 2021 : Réalisation d’un bilan de compétences.

Avril 2022 : Licenciement économique après 10 ans à développer une start-up IoT à partir de zéro.

Mai 2022 : Lancement officiel du projet entrepreneurial Hexachip.

Juillet 2023 : Création des statuts de l’entreprise Hexachip.

L’année 2022 a été consacrée à l’étude de marché, à l’élaboration de mon business model et à l’intégration d’un programme d’accompagnement avec Atlanpole, un hub d’innovation du Grand Ouest.

Quand as-tu su que tu voulais devenir entrepreneur ?

Je l’ai toujours su au fond de moi. Le bilan de compétences a simplement confirmé cette envie. C’était une évidence.

Quelles ressources t’ont aidé à réussir cette transition ?

J’ai mobilisé à la fois des ressources externes et internes.

Ressources externes :

  • Mes réseaux professionnels.
  • Les incubateurs nantais comme Atlanpole, le Palace_icilundi et l’IMT Atlantique.
  • Mon épargne et l’indemnisation Pôle Emploi pour assurer ma sécurité financière.
  • Les salons et l’écosystème nantais des start-ups.
  • Des échanges avec mes pairs, qui m’ont permis de partager les défis rencontrés.

Ressources internes :

  • Mes expériences passées en développement commercial, marketing et gestion d’entreprise.
  • Ma curiosité, qui m’a permis d’explorer les opportunités sans me limiter.
  • Une confiance en moi nourrie par mes succès précédents.

Quelles compétences acquises dans ta carrière précédente se sont révélées indispensables ?

Mes expériences en développement commercial, études de marché, marketing et communication ont été cruciales. J’ai également bénéficié de mes compétences en gestion contractuelle, gestion RH et suivi client.

Tous ces acquis m’ont permis de structurer efficacement mon projet dès le départ.

Quels obstacles as-tu rencontrés au début et comment les as-tu surmontés ?

Le principal défi a été de construire une offre adaptée à un marché mondial, extrêmement structuré et complexe. Je me suis retrouvé face à des acteurs du secteur de l’électronique peu sensibles aux problématiques d’économie circulaire et de changement de modèle. Mon objectif était de faire bouger les lignes en proposant quelque chose de différent.

Comprendre les spécificités du secteur électronique et de sa supply chain m’a demandé beaucoup d’échanges et de rencontres. J’ai surmonté ces obstacles en interrogeant des experts pour mieux comprendre et répondre aux besoins du marché.

Un autre obstacle a été la solitude de l’entrepreneuriat.
Pour y faire face, j’ai intégré des incubateurs et des programmes d’accompagnement (Atlanpole, l’écosystème des start-ups nantaises). Ces ateliers et mentors m’ont aidé à avancer.

Quel a été le moment le plus difficile et comment as-tu rebondi ?

La solitude a été un défi sous-estimé.
J’ai parfois regretté de ne pas avoir un associé complémentaire pour partager les décisions. Je regrette toujours de ne pas en avoir.

Pour rebondir, je me suis entouré de mentors, comme ceux du Réseau REA, qui m’ont challengé sur mon business plan et mon offre. Leur accompagnement a été précieux pour avancer.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui envisage une reconversion professionnelle ?

Faites une étude de marché dès le début pour confronter votre idée à la réalité.

Lancez-vous à fond et statuez rapidement sur le « go/no go » de votre projet.

Ne craignez pas l’échec, il fait partie du processus (je recommande Les vertus de l’échec de Charles Pépin).

Faites-vous accompagner pour structurer et accélérer votre projet.

Gardez en tête que l’essentiel, c’est le chemin, pas uniquement la finalité.

Attention aux idées trop « romantiques » : c’est le marché qui décide. Les meilleures innovations sont souvent des ajustements qui répondent à des besoins précis du marché.

Avec le recul, referais-tu les mêmes choix ?

Je ne regrette rien.

Si je devais changer quelque chose, ce serait d’aller encore plus vite et plus fort pour faire d’Hexachip une plateforme incontournable dès le départ.

Interview réalisé mardi 19 novembre 2024.

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